La bernache du Canada


Branta canadensis

DESCRIPTION

Originaire d’Amérique du Nord, la bernache du Canada a été introduite à des fins ornementales et cynégétiques dès le début du XVIIe siècle en Angleterre, puis au XXe siècle dans une dizaine d’autres pays d’Europe. Espèce longévive et possédant un fort potentiel de reproduction, elle fait également preuve d’une grande capacité d’adaptation. C’est ainsi qu’à partir de quelques individus, des populations férales ont pu s’installer et se développer jusqu’à devenir envahissantes. Le plus souvent sédentaire en Europe, cette oie au comportement grégaire peut avoir des impacts importants là où elle s’installe, à la fois sur les activités humaines et sur les écosystèmes fréquentés.

Attention de ne pas la confondre avec la bernache nonnette au dessin blanc différent sur la tête, au-dessus gris foncé et au-dessous gris clair.

BIOLOGIE

Habitat et mœurs : les zones humides constituent les habitats de cette bernache d’origine allochtone. La bernache du Canada vit dans les zones herbeuses, les paysages variés et la toundra arctique. Les populations nicheuses françaises se situent surtout dans le nord de la France. Elles sont sédentaires.

Régime alimentaire : se nourrit principalement d’une grande variété d’herbes, de plantes aquatiques, de laîches, de graines de céréales et de graminées, et de baies.

Reproduction : la bernache du Canada niche sur le sol, près de l’eau. La femelle dépose de 4 à 8 œufs blancs. L’incubation dure environ de 23 à 30 jours, assurée par la femelle, tandis que le mâle défend le territoire. Cette espèce produit une couvée par an.

REGULATION

Les dates d’ouverture et de fermeture de sa chasse sont identiques à celles des autres oies.

La bernache du Canada (Branta canadensis) peut être détruite à tir entre la date de clôture spécifique de la chasse de cette espèce et le 31 mars au plus tard sur autorisation individuelle délivrée par le préfet. Le tir s’effectue à poste fixe matérialisé de main d’homme. Le tir dans les nids est interdit. Le piégeage de la bernache du Canada est interdit sans préjudice de l’application de l’article L. 427-1 du code de l’environnement.

Piégeage ? Avec un arrêté préfectoral, cela serait possible.

La bernache du Canada
La bernache du Canada

Voici la position de l’ONCFS : Les captures au filet (mailles de 5 x 5 cm) s’effectuent pendant la mue post-nuptiale, alors que les bernaches sont inaptes au vol. À cette période, les couples reproducteurs avec jeunes se regroupent au sein de maternités et vivent séparément des adultes sans jeunes et des juvéniles. Ce dispositif nécessite une certaine technicité, mais il permet de capturer un grand nombre d’individus rapidement et avec un minimum de personnel. La capture au filet pourrait être utilisée sur tous les lieux ouverts au public, par exemple les bases de loisirs, et complétée ensuite par une destruction des individus par tir. Des battues administratives doivent certainement être organisées sur les lieux où une trop forte concentration d’oiseaux est déjà installée. Si la mesure principale doit être orientée sur les adultes et les sub adultes, compte tenu de la dynamique des populations de l’espèce et de son implantation actuelle en France, la stérilisation des œufs au printemps est une mesure d’accompagnement du premier dispositif indispensable sur les sites majeurs de reproduction et sur tous les sites protégés.

Ces premières expériences de régulation montrent que pour avoir un impact efficace sur cette espèce exotique envahissante, il est nécessaire d’avoir une approche stratégique globale, portant à la fois sur la maîtrise de la dispersion des populations et sur l’éradication des noyaux reproducteurs. L’emploi de plusieurs méthodes combinées, adaptées en fonction de la situation du site d’intervention, est essentiel pour la réussite d’un plan de lutte contre la bernache du Canada en France.

DEGATS

Les bernaches colonisent les habitats au détriment d’autres espèces, polluent les eaux et les espaces verts via leurs déjections, vectrices de maladies. La consommation des bernaches du Canada s’alimentant quotidiennement sur les champs de céréales (orge, blé) ou de colza constitue un véritable pillage de la future récolte. Lorsqu’elles stationnent en grandes bandes sur les prairies, elles réduisent la production fourragère en s’alimentant et en piétinant les plantes. De plus, elles entraînent une diminution de la qualité des prairies en laissant sur les zones fréquentées leurs déjections et leurs plumes, qui se retrouveront dans le fourrage.